Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
13 Janvier 2010
Il faut libérer la politique de son cadre formel et faire confiance à l’initiative populaire en lui donnant les moyens de s’éclore et de se développer comme un objectif politique
fondamental. Autrement dit ne pas craindre de faire rentrer le peuple là où il est en zone interdite. Le faire entrer dans les conseils d'administration d'entreprise, dans les salons
feutrés des Ministères et des institutions, dans les assemblées élues, dans les lieux de pouvoirs et de décisions. Mais le faire entrer non seulement pour qu'il rappelle qu'il existe mais
pour démontrer que c'est lui qui doit décider, que c'est lui qui est souverain. Evidemment il n'a pas à demander la permission puisqu'on lui interdit en permanence d'entrer ou qu'on lui intime
l'ordre de se taire. Il doit donc entrer sans frapper ! Entrer non pas pour des poser des questions ou réclamer quoi que ce soit aux dirigeants, non entrer pour contester leur pouvoir,
pour démontrer que l'autogestion populaire est le réel exercice de la souveraineté. Il n' ya qu'à voir la mine déconfite de ces dirigeants dès qu'on conteste leur pouvoir, dès qu'on ose
critiquer le capitalisme et surtout leur disputer leur prétention à diriger alors que chaque jour ils mènent la société dans l'aggravation des difficultés, vers un chaos qui produit des
milliers de victimes. Evidemment ce programme d'action qui lie les propositions pour une autre société à la contestation du pouvoir est insupportable pour tous ceux qui
dirigent dont beaucoup sont convaincus que leur position dominante leur donne la légitimité d’être porteur de la science infuse. L'exercice permanent du pouvoir fait perdre
l’humilité, la modestie et l’empathie que l’on devrait à tout être humain. Elle conduit à la reproduction de rapports dominants-dominés structurés par la nature même de la lutte de classes.
Dans le mouvement d'émancipation ces rapports se reproduisent aussi et il appartient à chacun de les combattre. Il ne faut pas s'étonner du sentiment partagé par des millions de
personnes que la politique est pourrie, car jusqu'à maintenant le mouvement populaire n'a pas réussi à se construire par le développement d'une autonomie réelle fondée sur la liberté
sociale et politique de chaque individu. C'est l'enjeu d'une nouvelle organisation réellement révolutionnaire qui va naître à partir de l'expérience souvent amère ou déçue de
milliers de militants qui ont désormais décidé de ne plus s'en laisser compter, qui exercent leur esprit critique et ont choisi la voie difficile mais efficace du refus de la
compromission en particulier après la terrible épreuve que le stalinisme a imposé au mouvement ouvrier. En agissant de la sorte , ces hommes et ces femmes, vont construire un idéal dans lequel
vont se reconnaître des millions d'exploités : c'est en cela que l'espoir va renaître et que les batailles très ardues pour une transformation révolutionnaire vont se succéder dans la période
historique que nous traversons.
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