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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

A bas le capitalisme !

 

Anticiper et s'organiser pour préparer  la Révolution
 
Les événements qui risquent de se produire dans les prochaines semaines et mois auront certainement une ampleur jamais connue depuis des décennies quant à la mobilisation sociale et politique. Certes  la plupart des dirigeants politiques, qui pour beaucoup font partie de l'appareil d'Etat ou en dépendent, vont tenter de contenir le mouvement et de le dévoyer afin de l'affaiblir. La colère populaire est très grande, la clairvoyance sur les causes de la crise commence à émerger, les solutions pour changer de pouvoir et de société sont encore  floues mais elles vont mûrir dans l'action sociale et politique, dans des luttes favorisant la démocratie, stimulant l'auto-organisation populaire.
 
La première condition pour aller vers une transformation  de la société en faveur de  tous ceux qui sont directement ou potentiellement victimes du capitalisme, c'est qu'ils soient bien plus nombreux que ceux qui tirent profit du capitalisme. C'est le cas.
 
La deuxième c'est que chaque jour qui passe, une part grandissante de ces gens s'engage dans des actions pour refuser la dégradation de leurs conditions de vie, exiger une amélioration de celles-ci. C'est le cas et le rassemblement national du 29 janvier en a été une manifestation intéressante. Ce mouvement peut continuer, voire se développer, car la politique du pouvoir Sarkozyste en poursuivant des mesures en faveur du capital va aggraver cette dégradation des conditions de vie de l'immense majorité des gens. De nouvelles couches de la population vont en subir de très graves conséquences dans  leur vie quotidienne : perte de leur emploi, perte de leur logement, dégradation de leur alimentation et affaiblissement de leur santé, exclusion des loisirs et de la culture, exclusion de leurs enfants de l'enseignement  et de l'emploi, accompagnement social et bureaucraties administratives des démarches ressenties en général comme humiliants voire dégradants, rupture de la vie sociale avec les collègues et amis. Il est indispensable que toutes ces couches participent à la lutte, s'organisent, s'unissent à ceux qui ont encore un emploi, un toit..afin que soient déjouées les divisions et les oppositions que le pouvoir attise et provoque. Une masse très diversifiée peut et doit s'unir dans l'agression qu'elle subit, elle peut croître rapidement pour devenir une force  qui s'organise et expérimente par la lutte, la conquête de droits et de pouvoirs contestant l'ordre capitaliste.
 
La troisième condition c'est que les gens fassent l'expérience de l'incapacité des organisations politiques et de leur personnel d'apporter des solutions à la crise du capitalisme. C'est le cas. La quasi-totalité des partis politiques sont pour le capitalisme. Ils ont expliqué durant des décennies qu'il ne pouvait y avoir d'autre système et ont travaillé à organiser la société en faveur des intérêts capitalistes notamment en privatisant et en privant les services publics des moyens nécessaires à leur fonctionnement et à leur développement afin de privilégier la marchandisation de la société. La crise des organisations de gauche incapables d'offrir une alternative  au capitalisme a conduit  à des phénomènes d'abstention massive et à une prise de la démagogie lepéniste dans les milieux populaires. La gauche plusieurs fois au pouvoir n'a pas remis les clefs de la maison au peuple et a poursuivi le sale boulot de gestion de l'ordre établi, en favorisant notamment des mesures de contrôle social sur les populations exclues de l'emploi et des de leurs droits. Elle a été dans l'incapacité de proposer une alternative de transformation d'autant que le PCF s'est affaibli de façon considérable au profit d'une hégémonie du PS. Cela n' a pu que favoriser la droite et sa démagogie avec la montée des idées les plus rétrogrades et favorables à la destruction de ce que notre pays a entrepris de plus progressiste depuis la Libération. Sarkozy est le fruit de cette histoire. Mais lui comme la plupart des autres dirigeants vont apparaître pour ce qu'ils sont : des serviteurs zélés du capital, des gardiens du temple capitaliste, loin, très loin  d'hommes  que la situation exige, bien  loin de l'image que des millions de citoyens s'étaient faite de lui en lui apportant leurs suffrages à la Présidentielle.  Les masques vont tomber devant notre peuple. Il y a des situations historiques où la vérité se révèle au grand jour.
Et la vérité est toujours révolutionnaire !
 
 La mobilisation sociale peut devenir d'une ampleur inédite et dès lors se posera la question politique, la question de qui doit et peut diriger le pouvoir et pour quoi faire. La crise politique sera alors très forte. Bien entendu les forces politiques de gauche  se positionneront pour tenter de représenter l'alternance mais toutes seront confrontées à l'ampleur et aux exigences du mouvement : répondre à la crise du capitalisme en apportant des réponses à la hauteur, c'est à dire des réponses radicalement nouvelles en rupture avec tout ce qui s'est fait jusqu'ici. Or le Parti socialiste depuis son existence n' a jamais remis en cause le capitalisme, il l'a même soutenu à chaque fois qu'il était au pouvoir. Le PCF malgré son histoire anti-capitaliste et ses traditionnelles positions de classe s'est enfermé dans des alliances électorales qui l'ont conduit à accompagner la social-démocratie et à décevoir toute une frange de l'électorat progressiste. Les partis d'extrême-gauche se cantonnent dans des positions souvent sectaires  et ouvriéristes. Ces partis qui devraient représenter les intérêts de la classe laborieuse se sont beaucoup coupés des milieux populaires. Et si ils ont encore des liens avec eux c'est soit pour les instrumentaliser, soit pour leur proposer d'attendre les prochaines échéances électorales. Le PCF reste sans doute le seul parti qui tente ici et là de mener un travail d'organisation, d'éducation et d'émancipation populaire grâce à son organisation en cellules, là où elles existent encore,  et grâce aux pratiques militantes très proches des gens mais il n'est pas épargné par l'électoralisme et la  sa transformation en machine électorale. Les communistes membres ou pas du PCF doivent se réapproprier leur parti et le dégager de sa dérive actuelle.  A la question qui peut et doit diriger le pouvoir et pour quoi faire, les révolutionnaires doivent anticiper et apporter la réponse suivante : ceux qui doivent et peuvent diriger le pouvoir à tous les niveaux de la société sont ceux qui la font fonctionner : les travailleurs, l'immense masse des salariés et parmi eux ceux qui se révéleront les plus aptes à défendre les positions  et les idées les plus utiles au mouvement populaire. La crise politique précipitera la nécessité d'élections : celles-ci pourront permettre de présenter des candidats issus du mouvement social et politique qui une fois élus devront prendre des mesures urgentes, avec l'appui des luttes,  visant à socialiser les grands moyens de production et les banques par une gestion démocratique dont les modalités seront définies par le mouvement révolutionnaire et concrétisées par des lois nouvelles accordant des droits nouveaux aux salariés.
 
La quatrième condition est que les gens expriment plus que jamais leur besoin d' imaginer, de  créer, de rêver, leur capacité de s'auto-administrer ! Or la société capitaliste tend à interdire ces fonctions éminemment humaines de l'imagination, du rêve, de la création et de l'autonomie. Elle uniformise, elle standardise, elle brise les espérances, elle divise, embrigade, et soumet les gens à ses normes, ses codes, ses règles dans le seul objectif d'accumuler de l'argent. Elle transforme l'être humain en chose marchande ! Cette dictature est de plus en plus insupportable pour des millions de personnes qui se voient privées du droit à la culture,  aux loisirs, aux voyages, à la création, à la dignité. Car l'Homme ne vit pas que de pain, sa spiritualité est une dimension essentielle de son existence. Une société qui détruit  ou  enferme l'esprit créateur des individus explose un jour ou l'autre. Or nous sommes de plus en plus dans ce cas. Le manque de perspective, ce que d'aucuns nomment "l'avenir bouché" est un trait essentiel du capitalisme qui n'offre que des issues individualistes et d'isolement et donc des impasses de souffrance dans un monde qui appelle au contraire  des solutions coopératives et de partage !
 
Sarkozy et les hommes du capital tremblent à l'idée d'une révolution : ils savent que le soulèvement de millions de gens risquerait de sonner le glas de leur pouvoir. Aussi ont-ils  une stratégie pour tenter de continuer de rentabiliser le capital malgré la crise et de conserver leur pouvoir . Ils ont prévu d'affaiblir toutes les institutions démocratiques notamment par une réorganisation du territoire qui est une véritable coup d'Etat. En supprimant les départements, en affaiblissant les communes par la suppression de la taxe professionnelle, en réduisant les régions à moins d'une dizaine , ils éloignent les citoyens des pouvoirs, fabriquent de toute pièce des territoires à la mesure du projet  des grandes régions européennes soumises aux injonctions ultra-libérales des commissaires de Bruxelles. En réduisant les services publics et la protection sociale, en brisant  tous les secteurs utiles à la vie des milieux populaires comme les services publics ou la protection sociale ils créent les conditions d'un accroissement des inégalités et des divisions au sein du peuple.  Plus ils consacreront l'argent à l'accumulation du capital  et moins celui-ci ira à la société aggravant de la sorte la contradiction entre le capital et le travail, ils approfondiront ainsi gravement la crise.
 
Face à cette crise, il est urgent de changer de pouvoir et de politique. Il faut confisquer le pouvoir aux capitalistes et à leurs commis.  Il faut que chaque citoyen se sente investi de cette responsabilité : sa vie, son futur dépendent de la vie de millions d'autres êtres humains et non seulement de lui seul comme le prétend la fable capitaliste. Les Sarkozy, les patrons, les politiciens, ceux qui se proclament être nos dirigeants ne sont en fait que les défenseurs du système qui nous tient en esclavage moderne. L'auto-organisation populaire est la condition à l'auto-administration  de la nouvelle société. La révolution est  le renversement des rôles : c'est à nous tous de diriger la société dans la démocratie et le partage des connaissances, des savoirs et des pouvoirs. Nous sommes des millions, aux compétences et aux expériences tellement diverses que nous avons toutes les capacités à prendre le pouvoir et à en exclure la classe parasitaire du capital qui détruit nos vies ! Prendre le pouvoir pour s'approprier collectivement les grands moyens de production, d'échanges et de communication afin qu'ils soient la propriété de toute la société et ne puissent plus être utilisés par une minorité à son profit exclusif.
 
Il n' y a jamais eu de transformation sociale sans puissantes luttes et sans l'engagement des individus selon leurs intérêts de classe. Le capitalisme est l'obstacle majeur  à  l'épanouissement individuel et donc au développement de la société. Il est urgent de préparer son renversement pour libérer les forces de la création et construire un avenir humain.
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